La France a eu Bel-Ami, les danois ont eu Klemens. Enfin, tout le monde ne s'en est pas rendu compte. Mais chez le jeune homme, l'expression "vivre par les femmes", prend tout son sens. Il ne veut pas de la célébrité ou de pouvoir, contrairement au français à la moustache, mais il nécessite toute l'attention des femmes, continuellement. Il en a besoin pour son logement (quand il est célibataire, il campe chez des amies), sa nourriture, son affection (même si de ce côté, il lui arrive de varier les plaisir), enfin pour vivre. Klemens a toujours été un homme à femme. C'est maman qui l'a élevé, sa soeur qui l'aidait pour ses devoirs, une femme qui l'a embauché... Il n'y a rien de méchant à ça, car ce type est loin d'être méchant, mais les choses sont ainsi faites. Aussi, il ne supporte pas la solitude, il a besoin d'être entouré. D'hommes aussi, évidemment, mais un peu moins. À ses dépends, il vit comme ça. Heureusement, il a les mots, il a cette tacticité qui l'innocente. Et puis cet air grognon. Ça, le pauvre Klem' l'est naturellement. Il a les sourcils froncés, les lèvres pincées en toute circonstance. Et ce regard foudroyant. Il ne sourit que rarement. Mais ça ne fait pas de lui quelqu'un d'asocial. Il reste très à l'écoute, et c'est ce qui fait de lui un bon barman. Il est troublant d'être en face à face avec lui, mais on finit toujours par s'y habituer, l'effet mystérieux s'estompe peu à peu, sans qu'il ait besoin de se livrer. Olaf est une personne dite "expressive". Pas au sens propre du terme, non, mais on en apprend énormément sur lui quand il ferme sa gueule. Son regard en dit énormément, beaucoup disent pouvoir lire en lui comme dans un livre ouvert. Mais sait-on lire au travers des livres ? Par le silence, il exprime des sentiments de base, des besoins, mais au fond, personne ne se livre jamais entièrement, il reste toujours ces coins poussiéreux inaccessibles même avec un bon Swiffer.